Racontez-moi une histoire ! Ou l’art du storytelling en formation
02/03/2018
A la fin des années 90, deux filles tombent par hasard (ou pas) dans un chaudron de potion e-Learning. Intriguées, elles y goûtent, en reprennent, un peu, beaucoup, passionnément et finissent tout ! Les années passent, l’effet de la potion loin de s’estomper, s’accentue et les effets secondaires se font sentir :
# Créativité effrénée
# Technophilie exacerbée
# Âme d’enfant conservée
Alors évidemment, le Storytelling, elles y croient !
L’art de raconter des histoires ne date pas d’hier. Sous l’impulsion du Marketing il renaît sous la forme du storytelling*. Et s’il y a bien un domaine qui nous inspire, c’est le Marketing (mais pas que 😊), car rien n’y est laissé au hasard pour charmer et convaincre les consommateurs. En formation, il ne s'agit d'apprenants mais l’enjeu reste le même : les motiver, les captiver, les engager et rester le plus longtemps possible dans un coin de leur mémoire ! Et sur ce point, les histoires font leur preuve depuis la nuit des temps (avant et après l’apparition de l’écriture, elles ont été et reste le support de notre imaginaire, notre curiosité et notre désir de transmettre). Si on ajoute à cela les nombreuses études (Marketing, RH, etc.) qui révèlent l’émergence d’un besoin de sens et d’émotion de plus en plus marqué. Comment encore douter du pouvoir du storytelling ?
« Les hommes ne sont pas idéalement conçus pour comprendre la logique, ils sont idéalement conçus pour comprendre les histoires. » Roger Schank**
Chez TIPS n’ LEARN nous l’intégrons dés que cela fait sens, pleinement (une histoire, un décor, des personnages) ou par subtiles touches (des éléments visuels, un ton, des personnages). Le storytelling en formation, a de multiples vertus. Les 3 qui nous amènent à le mobiliser le plus souvent, vous sont contées ci-dessous.
Transférer ses apprentissages en milieu professionnel (sur le terrain) constitue un enjeu majeur pour la formation en entreprise. Dans notre monde VUCA (en perpétuel changement), le véritable transfert est adaptatif. Il implique donc pour les apprenants d’être capables de recontextualiser leurs apprentissages. D’où la pertinence du storytelling qui permet, lui, de contextualiser les apprentissages/les apports.
La contextualisation se fait à travers plusieurs biais.
Le visuel en storytelling est essentiel. Cela facilite la projection (un univers, une situation) et parfois la compréhension (aux mots s’ajoutent les images). Les visuels génèrent également des émotions, s’ils sont emprunts d’humour, de poésie ou tout simplement beaux.
En premier lieu, elle pose un cadre (dans certaines de nos réalisations, nous la faisons commencer dés les objectifs, posés en début de module). Elle facilite le cheminement dans un parcours/un dispositif, car une histoire a un début, des rebondissements, une fin. Ce sont ces ressorts qui maintiennent l’apprenant en haleine. A travers l’histoire, nous introduisons des scènes qui sont proches de ce que les apprenants sont susceptibles de vivre, le travail qui s’en suit (apports, quiz) est idéalement étayé d’outils et de documents authentiques afin, encore une fois, de faciliter le transfert.
Lorsque les délais et les budgets nous le permettent, nous faisons également appel à deux techniques qui viennent enrichir le storytelling :
# La multi-scénarisation avec un scénario à embranchements qui permet aux apprenants d’aborder une situation sous plusieurs angles ou plusieurs points de vue (à travers des modules à embranchements ou des vidéos interactives).
# Des techniques immersives, telle que la vidéo 360 et la réalité augmentée qui permettent aux apprenants de « s’immerger » dans un contexte proche de leur réalité (je passe pour le moment sous silence la réalité virtuelle car les sujets sur lesquels nous sommes intervenus à ce jour, ne nous ont pas donné l’occasion de mobiliser cette modalité. Mais cela ne saurait tarder 😊).
Que ce soit en e-Learning, en Mobile Learning ou dans nos web-séries, nous apportons une attention toute particulière aux personnages. Nous veillons à ce que chacun ait sa personnalité, son vécu afin que les apprenants puissent facilement s’identifier ou à l’inverse que cela facilite une prise de recul, un pas de côté (par exemple en mettant en scène un personnage qui fait ou dit tout le contraire de ce qui est attendu). Les personnages sont, par excellence, porteurs d’émotions (ils sont drôles, attendrissants, inspirants, attachants, etc.). Et l’émotion favorise la mémorisation.
« Les gens oublieront ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais ils n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir ». Maya Angelou***
Vous remarquerez que toutes les émotions listées ci-dessus sont positives. Pourtant toute émotion qu’elle soit positive ou négative favorise l’ancrage mémorielle. Mais en formation au-delà de l’émotion, les notions de plaisir et de bien-être facilitent également la motivation.
Enfin quand nous mettons en scène les personnages, nous le faisons de différentes façons : à travers des visuels, les mots, mais aussi des vidéos et des fichiers audios, ceci afin de stimuler plusieurs sens et ainsi de pérenniser les apprentissages.
L’humour, le rire sont omniprésents dans le quotidien de TIPS n’ LEARN, dans notre façon d’être, dans nos réalisations, dans notre Com'. Cela n’implique pas que nous ne prenions pas très sérieusement ce que nous faisons mais tout simplement que c’est notre source d’énergie et notre moteur. Le rire, le plaisir en général libère de la dopamine dans notre corps. On l’appelle l’hormone du plaisir. Sa fonction première est de transmettre des informations entre les neurones. Au vu de son importance dans le processus d’apprentissage, ce serait dommage de s’en priver ! Si, certes, tous les sujets ne prêtent pas à rire. Beaucoup laissent cependant un peu de place au sourire.
Le storytelling nécessite de la technique (rédactionnel) et de la créativité. Pour se lancer dans le storytelling, je ne pense pas qu’il y ait de recette miracle. Pour acquérir la technique comme la créativité, il faut travailler. Si cela vous passionne le travail se transformera très vite en plaisir et du plaisir, il n’y a qu’un pas pour que cela devienne naturel. Pour nourrir votre capacité à storyteller, exercez votre curiosité en lisant, en allant au cinéma, en regardant des publicités, des vidéos sous YouTube, des séries, en allant à des expos, en faisant de la veille dans votre secteur d’activité mais pas que (pensez aux secteurs connexes, élargissez le champ des possibles), en écoutant les enfants, etc. Ecrivez, prenez des photos, filmez et enregistrez vos idées (en vous les racontant). Et si ce n’est pas votre truc, ce n’est pas grave, dites-vous qu’il y a des professionnels quelques part sur cette planète qui ne demandent qu’à travailler avec vous 😊.
« Les histoires sont la monnaie d’échange des rapports humains, et il en a toujours été ainsi. » Robert Mc Kee****
*Le storytelling est un ensemble de techniques héritées du conte, du récit traditionnel, du théâtre ou encore du cinéma, permettant de structurer des histoires autour des entreprises ou des marques à des fins de communication (By Storytelling)
**Roger Schank : chercheur en sciences cognitives.
*** Maya Angelou est une une poète, écrivaine et actrice américaine.
**** Robert Mc Kee est professeur d'écriture créative. Un grand nombre de scénaristes hollywoodiens s'inspirent de ses travaux et de ses idées. https://mckeestory.com/
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