Sans curiosité, point de formation !
29/11/2018
Portrait chinois de Stéphane Bouquet : photoboxeréacteur (un nouveau métier unique en son genre !)
Un prof inspirant qui a sa façon bien à lui de vous motiver :
4 belles raisons de le mettre en lumière dans les quelques lignes à venir…
Cela tombe bien, Stéphane en a (pleins) ! Par exemple, il arrive à reconnaître les gens de dos, de très loin. Ok, ça ne sert à rien, mais c’est déjà un indice : il sait lire les corps (alors que pour retenir les prénoms, c’est plutôt une cata), une qualité bien utile dans toutes les disciplines qu’il exerce. Oui, il est plutôt beau gosse : c’est un vrai super pouvoir quand même non ? Surtout, il “ne lâche jamais l’affaire”, il va toujours au bout de ses projets. Est-ce de l’obstination, du talent en communication, de l’art de persuader, de la gentillesse qui fait que tout le monde le suit ? Qu’importe, il arrive à embarquer les gens avec lui, les projeter dans son univers.
Dans les gens qui l’entourent : ceux qui vont l’élever, le hisser vers le haut, ceux qui ont une certaine réussite dans leur parcours et qui vont le guider. Stéphane, soit il regarde comment les autres procèdent, soit il applique leurs conseils (euh…petite suggestion Stéphane : t’as déjà essayé de faire les 2 à la fois ?). L’une de ses règles d’or est d’esquiver ceux qui le tirent vers le bas.
Pour le plaisir : https://www.instagram.com/explore/tags/koprod/?hl=fr
Pour la photo, avec des parents photographes, il est un peu tombé dedans quand il était petit. Le cinéma, c’est arrivé assez tôt également car, très vite, il a souhaité faire des films. “Quand tu fais un film, t’es un peu un dieu (Tu t’emballes là !), c’est ton univers, avec tes comédiens, c’est le contrôle absolu, enfin non, pas absolu, surtout sur des gros projets où il y a tant d’étapes qu’il y a forcément des choses que tu perds entre tes idées de départ et ce qui en sort. Mais j’avoue que le résultat est assez proche de mes idées initiales.” Bon, on ne va pas vous le cacher plus longtemps : Stéphane est aussi un peu, beaucoup, passionnément perfectionniste !
Il a commencé à 11 ans mais, on l’oublie trop, les bagues dans la bouche ne sont pas compatibles avec la pratique de la boxe. C’est à 16 ans, en croisant un ami ceinture noire de karaté, qu’il remet les pieds sur le ring. Envie de liberté, de s’épanouir, … il se met à la boxe française. Deux ans plus tard et déjà un Gant d’Argent, il passe son monitorat, “ça peut toujours servir”. Mais, pourquoi alors persévérer ? “Parce que j’aimais bien ça et aussi, parce qu’être prof de boxe, ça donne un statut à part, ce n’est pas anodin : tu tapes quelqu’un que tu ne détestes pas. Ce qui est drôle, c’est que j’avais alors peur de pas mal de choses et, surtout, je détestais les situations de conflits. La boxe m’a permis de me donner une posture inconsciente”. Et puis, il l’avoue, le côté bad boy du prof de boxe, il le savoure…
Certes, tout s’apprend mais… Stéphane est au fond de lui bien plus un artiste qu’un champion ou un guerrier. Autant on apprend la pratique d’un sport, sa discipline, sa technique, autant pour la photo, ce qui compte pour lui, c’est l’émotion. “Je trouve ridicule de formater un esprit quand je considère que tout est possible, que la création est sans limite.” Bref, l’art, ça ne s’enseigne pas !
“En boxe, avant de commencer, il faut savoir deux choses à propos des élèves : pourquoi ils sont là et que veulent-ils en faire ? A force d’expérience, j’ai compris qu’on vient souvent pour quelque chose et qu’on reste pour autre chose. Comment je les accompagne ? Cela dépend des profils. S’ils veulent aller au clash à la compet, je regarde ce qu’ils ont dans le ventre, s’ils sont capables d’accepter la dureté qui va avec et je les forme pour les aider à accepter. S’ils veulent du sport détente, pas de problème, on s’adapte, on les rassure, on montre, on répète. Je parle beaucoup et j’essaie toujours de placer des vannes au milieu, ça aide à détendre.”
Car oui, quand vous fréquentez un tantinet son ring, vous les croisez ses vannes ! Et ça passe, toujours. “Le cours est plus facile à faire passer avec l’humour, car les gens rigolent : et puis j’ai toujours eu peur de faire chier, d’être lourd (Ça risque pas ! A vue de nez, tu boxes plutôt en poids légers, non ?), donc c’est peut-être pour ça que j’ai développé l’humour, pour les accrocher, pour mêler l’effort et la dureté à la détente. Ok, les gens me prennent souvent pour un fou, mais ils passent un bon moment, ce qui ne les empêche pas de transpirer et souffrir.” Quand tu as un message à faire passer, c’est plus facile avec l’humour que le pathos. Et puis l’humour est bon pour la cohésion : vanner quelqu’un, les autres en rient, ça crée du liant. Aussi, l’humour comme un moyen de laisser des traces. “J’ai manqué de confiance en moi petit. Comme je n’étais pas imposant physiquement, je me suis défendu avec l’humour, l’arme des faibles et des moches, de ceux qui survivent. Et tout ça… au final, c’est pour qu’on m’aime bien.” (Allô, Hans ? Dis, si le vilain petit canard, s’il vannait, il serait vraiment plus sympa ton conte !)
L’obstination assurément : tu aimes donner des coups, tu aimes en prendre (si je ne m’abuse, ça porte un nom ça, non ?). Puis pousser le geste, jusqu’à le rendre parfait, pour obtenir un geste sublime : cela apporte une sorte de rigueur, du perfectionnisme et de la concentration. La boxe apprend à toujours gérer ses émotions, car cela peut être explosif !
“Un direct au visage et un uppercut au menton !” L’anticipation est une des clés : en boxe, tout va tellement vite, c’est obligé de tout anticiper. “Dans des situations de conflits, des négociations, savoir à qui on a affaire, anticiper, garder son sang froid… à un moment, à part mourir, rien d’autre n’est bien grave, donc on apprend à relativiser !” Du coup, l’humour pour aider les élèves à relativiser : voici une autre des clés de l’humour de Stéphane. L’humour fait baisser la pression, il aide à dédramatiser, sur un ring, devant un objectif, face à une caméra…
“Mieux vaut donner que recevoir, parole de boxeur.” (Le premier qui dit que la boxe n’est pas un sport généreux est chat !)
Ben, je sais pas…. Euh… Coupez ! C’est bien comme mot de fin « Coupez ! ».
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