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Podcast “40 ans dans le digital learning” by Les Philippes

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27/11/2023

Podcast “40 ans dans le digital learning” by Les Philippes

La version audio est tout en haut de la page, si vous préférez la version écrite, pas de panique, c'est juste en dessous !

 

Virginie Jaulin : Bonjour les Philippes. Moi je kiffe l'idée d'avoir toujours deux Philippes pour le prix d'un, c'est vraiment toujours trop chouette !

Les Philippes : Salut Virginie.

 

Virginie Jaulin : Quarante ans dans le digital learning, qui d'ailleurs ne s'appelait pas comme ça à l'époque. Du coup, est-ce que vous vous rappelez de tous ses petits noms ?

Philippe Lacroix : Ça s'appelait EAO (enseignement assisté par ordinateur), didacticiel, FFOAD (alors je donne une explication pour les petits jeunes : formation flexible ouverte et à distance), enseignement à distance ou formation à distance, formation multimédia, e-learning et puis digital learning. On va s'arrêter là, tout le monde connaît.

 

Virginie Jaulin : Et tu nous les as fait dans l'ordre chronologique ou pas ?

Philippe Lacroix : Presque.

 

Virginie Jaulin : Bravo ! Trois ou quatre boîtes plus tard, quand on vient vous voir tous les deux, ça donne quoi du coup de pouvoir avoir deux Philippes pour le prix d'un ? Alors ILDI quoi Philippe ?

Philippe Gil : Il dit qu’il partage un peu sa modeste expertise depuis une dizaine d'années désormais. ILDI partage son expertise sur trois cibles : les entrepreneurs de la tech avec lesquels on travaille sur leur stratégie et leur mode produit notamment. Avec les dirigeants d'organismes de formation : on repense leur stratégie à la lumière des technos et puis leurs modèles économiques et organisationnels, pour s'adapter. Et les différents départements formation des grands comptes et des ETI, pour travailler sur leur stratégie et feuilles de route à 3-5 ans.

 

Virginie Jaulin : Parmi vos douze publications (c’est LinkedIn qui le dit), laquelle nous conseilleriez-vous de lire ou de relire (pour les fans) ?!

Philippe Gil : Si c'est LinkedIn qui le dit, c'est forcément vrai. Choisir, c'est renoncer. Donc on dira trois.

Le premier, c'est le bouquin qui s'appelle E-formation, NTIC et re-engineering de la formation professionnelle, qui est quand même sorti en 2000. On aborde des sujets qui sont toujours d'actualité. Donc si on veut voir que l'histoire est toujours un éternel recommencement, c'est là qu'il faut démarrer sa lecture.

Le deuxième, c'est celui sur le neurolearning [NDLR : Neurolearning : les neurosciences au service de la formation”, éditions Eyrolles], dont on est assez fier et qui a été co-écrit avec le Dr Nadia Medjad. Parce que je pense que ça a ouvert une porte importante dans le domaine de la formation professionnelle aujourd'hui.

Et puis le troisième, c'est une lecture annuelle, permanente : c'est le Digital Learning Book, dont la 7e édition est sous presse quasiment.

 

Virginie Jaulin : Il y en a un qui n'est pas sur LinkedIn et moi, c’est mon préféré, c'est votre BD. Donc en 4e, la BD !

Philippe Gil : Exactement, la BD Les aventuriers du e-learning en 2000 et quelques, et Les aventuriers du digital learning vers 2018-2020.

 

Virginie Jaulin : Vos grands kifs parmi les événements que vous avez déjà organisés ?

Philippe Lacroix :  Je mettrais de côté le premier parce que ce n'était pas un grand kif, c'était sauter dans le vide. Mais parmi les événements qu'on a organisés, ce sont les grands débats. En plein Covid, où tout le monde restait claquemuré chez soi, on a décidé de faire un événement 100% en ligne avec cinq journées, cinq débats, cinq participants à chaque débat, donc vingt-cinq intervenants au total. On a fait ça dans un petit studio, donc on était tous masqués.

Il y a eu des débats très riches parce qu'on avait vraiment envie de se parler, à ce moment-là. Et le succès a été top : presque 10 000 personnes en live, 20 000 en replay. Ça nous plaît bien et on recommence pour la 3e édition en mars 2024.

 

Virginie Jaulin : Ok. Alors objectif doubler la participation ! Parmi toutes les modalités sur lesquelles vous vous êtes penchés, laquelle vous a fait le plus kiffer ?

Philippe Lacroix : Alors, comme tous les trucs impossibles, la transformation de l'événement Neurolearning day qui était prévu en présentiel, juste au moment du premier confinement, et que nous avons transformé, en 15 jours, en un événement 100% en ligne avec les intervenants. Presque huit intervenants qui n'avaient jamais fait d'animation à distance et, en 15 jours, on a rebâti tous les ateliers avec eux et ça, c'était un truc très intéressant.

 

Virginie Jaulin : Du coup, quand tu parles modalité, là ça implique quoi ? Parce que parmi toutes les modalités sur lesquelles vous vous êtes penchés... c'était le fait de tout passer à distance ? C’est la modalité classe virtuelle ? c'est quoi ?

Philippe Lacroix : Oui et surtout la transformation de quelque chose qui avait été bouclé pour du présentiel. Essayer de faire en sorte que, pour les participants, l'expérience soit aussi intéressante. Je ne vais pas dire identique, mais aussi intéressante.

 

Virginie Jaulin : Donc, ce qui vous avait fait kiffer, c'était le passage d'un évènement ou d'une formation - ça peut être la même chose - du présentiel au distanciel en classe virtuelle. Avec une qualité toujours au rendez vous pour les apprenants. 

Philippe Lacroix : Exact.

 

Virginie Jaulin : OK. Parmi tous les projets que vous avez menés, quels qu'ils soient, est-ce que vous en avez un vraiment qui vous laisse un souvenir impérissable ?

Philippe Gil : À tous points de vue impérissable, oui. Un très très gros projet qu'on a mené il y a plus de vingt ans maintenant. C'est juste pour dire une fois de plus que l'histoire est un éternel recommencement. On a bossé pour General Electric, la branche santé, et il y a vingt ans déjà, on avait fait pour eux un simulateur de fonctionnement d'un scanner IRM, qui permettait de se former en 3D temps réel, et donc de former les manipulateurs et les médecins à éviter de cramer les patients le jour où ils passeraient sur la vraie machine.

 

Virginie Jaulin : Ouah, peut-être que Perrier c'est fou, mais les Philippes aussi quand même ! Dans votre boule de cristal, que voyez-vous pour les acteurs ou les passionnés du digital learning dans les cinq prochaines années on va dire ?

Philippe Lacroix : Je vais commencer par ce qui est déjà là et qui va se généraliser dans les prochaines années : c'est l'incontournable arrivée de l'IA, qu'on va croiser dans toutes les phases du process pédagogique. Et moi ce dont je rêve, d'ici quelques années, c'est l'IA “on demand”, on va dire : celle qu'on va programmer avec des instructions pédagogiques plutôt que de lui demander de préparer les choses en amont, qu'on va diffuser aux apprenants. Donc donner des instructions à un système qui va suivre ces instructions individuellement, pour chaque apprenant, en fonction de sa personnalité, son contexte, ses objectifs, son avancement... Ça ce sera la vraie formation individualisée.

 

Philippe Gil : Et puis ce qu'on peut peut-être ajouter, c'est ce qui va être du domaine de la formation “on the flow of work”, comme disent nos amis américains. C'est-à-dire qu'en fait, on va avoir plus tendance à se former tout en travaillant et sans avoir conscience finalement de se former. Les outils étant intégrés de plus en plus aux outils de production, cette frontière qui était floue entre production et formation va s'estomper de plus en plus.

Et enfin, on l'espère vivement, c'est que la formation ait enfin toute sa place. Ce n'est pas simplement un discours en matière de stratégie d'entreprise ; elle est vraiment un levier essentiel de sa réussite. Je pense qu'il y a une vraie prise de conscience qui est en train de se faire et qui devrait permettre à des patrons de L&D de se retrouver, non pas en numéro 2 du RH au comité de direction, mais à côté du RH au comité de direction.

 

Virginie Jaulin : Ouais, carrément. Que la déesse de la formation t'entende ! Si vous étiez un coup d'éclat, lequel seriez-vous ?

Philippe Gil : Fort modestement la prise de la Bastille. Parce que depuis le temps qu'on a l'impression de faire la révolution permanente en formation, je pense que ça traduit bien ça. C'est-à-dire que lorsqu'on a démarré, il y a quelques années maintenant, le stage présentiel, c'était la seule modalité pédagogique en formation professionnelle. Et puis depuis, on a vécu tous les changements qu'on ne va pas relister ici. Et on a modestement, très modestement, la sensation d'avoir contribué un peu à la libération de la formation.

 

Virginie Jaulin : Oui, mais du coup, ce serait quoi ta prise de la Bastille ?

Philippe Gil : C'est d'avoir cassé les murs de la formation.

 

Virginie Jaulin : D'accord, donc du coup, c'est un coup d'éclat que toi tu as déjà vécu.

Philippe Gil : C'est un coup d'éclat permanent. 

 

Virginie Jaulin : Auquel tu participes tous les jours. Et toi, Philippe ?

Philippe Lacroix : Je ne sais pas, non, tout a été dit par Philippe là-dessus. Moi j'aime bien la prise de la Bastille.

 

Virginie Jaulin : Ouais c'est sympa. Bon, il ne reste plus grand chose à détruire mais on trouvera bien un truc.

Philippe Gil : Révolutionner, si toujours !

 

Virginie Jaulin : Non, je parle de la vraie Bastille, on s’fera l'Opéra. Un conseil, un tips ou une baseline pour la route ?

Philippe Gil : Je pense que c'est de ne jamais oublier la finalité de notre métier, ce qui en fait toute la noblesse, au-delà de la technologie qui transforme les choses, c'est de faire progresser les individus, les aider à se développer. Bref ne jamais oublier que notre matière première c'est l'humain et qu'il faut en prendre le plus grand soin.

Et puis surtout, surtout, surtout : être sérieux sans se prendre au sérieux.

 

Philippe Lacroix : Oui, c'est ce qui est bien le ton de ton interview Virginie. Je terminerai par une redite : être sérieux sans se prendre au sérieux.

 

Virginie Jaulin : Ok, et bien merci de cette interview à deux voix.

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