Gamification, ludification, ludopédagogie... tous ces termes comptent assurément parmi les buzzwords du moment. Et pourtant, s'ils sont apparus il y a peu, leur procédé ne date pas vraiment d'hier. Hop, flashback. Retour dans les années 50, aux Etats-Unis, pour en trouver les premiers ressorts au travail, lorsque des ouvriers en usine pratiquaient la “mise en compétition”, c'est-à-dire la mise en place de challenges permettant de lutter contre l'ennui et rendre leur travail plus supportable. On vous parle des conséquences : une accélération des cadences et une augmentation de la productivité, tiens donc ! C'est toutefois l'essor d'Internet, à la fin du XXe siècle, qui a fortement contribué à l'expansion de la gamification. Et ce dans des secteurs aussi variés que le marketing (spéciale dédicace au marketing digital), le management, la communication, la vente, l'éducation, les ressources humaines... et la formation (youpiiiii) !

Tut-tut, ne croyez donc pas que toutes vos formations vont désormais se transformer en escape game ou en jeu vidéo (bien que vous en rêviez). Car gamification (certes tiré de l'anglais game) ne veut pourtant pas dire jeu ! Elle consiste plutôt à mettre en place “des apprentissages intégrant des mécanismes et des éléments de jeu”. Avouez, la nuance est forte, et il faut reconnaître qu'en formation, et bien elle a tout bon.

Augmentation de la concentration, motivation et engagement accrus des apprenants (qui deviennent pleinement acteurs de leur formation, et ça #OnEstFan), expérience utilisateur résolument dynamique et sur-mesure, menant à une meilleure acquisition des connaissances (quel doux son que tous ces mots en -tion). Et en plus, tout cela se mesure avec un ROI au taquet. Le rêve de tout formateur, non ? Certes, il y a des travers à éviter bien sûr. Exemples : se concentrer sur la techno plutôt que sur le fond, perdre de vue l'objectif pédagogique et, pire, oublier ceux des apprenants eux-mêmes. Voilà pourquoi le chef vous conseille la recette des 3P (pour plaisir + pédagogie + performance), un bon moyen mnémotechnique pour une gamification aux petits oignons.

Concrètement, on fait comment ? Comme lors de toute élaboration d'un parcours de formation, différentes stratégies de gamification sont à étudier selon les objectifs pédagogiques visés bien sûr, mais aussi les besoins des apprenants et le contenu de formation à gamifier.

Pour susciter de la fidélisation, de la reconnaissance et de l'engagement, les leviers de la gamification ne manquent pas (se mesurer aux autres, être reconnu et récompensé, apprendre, etc. = on lance les challenges, les badges, le scoring, etc.), à travers des activités ludiques, des parcours entièrement gamifiés ou des serious-games (un nom pour faire sérieux justement) ! Egalement appelés edugame, learning-game ou encore advergame, ceux-là ont le vent en poupe actuellement, permettant aux apprenants d'acquérir de façon ludique des connaissances et compétences qui peuvent s'avérer particulièrement complexes.

Qui dit mécanismes de jeu, dit règles et, surtout, joueurs ! Différents types de joueurs aux caractères bien distincts ont en effet été identifiés : les Killers (comme son nom l'indique : les ultracompétitifs), les Achievers (les collectionneurs), les Explorers (les explorateurs) et les Socializers (naturellement dans l'interaction). Lors de la gamification d'une formation, ce sont autant de profils à prendre en compte pour mener à bien les objectifs pédagogiques. Si nous sommes tous un peu de ces quatre profils, l'un d'eux domine toujours un peu. La question est donc la suivante : savez-vous quel type de joueur/gamer êtes-vous ? Pour en avoir une idée, faites le test : http://matthewbarr.co.uk/bartle/ !