La formation professionnelle a-t-elle les nerfs solides ? Elle y travaille en tout cas ! En permettant une plus grande connaissance (et donc compréhension) de l’architecture, des mécanismes et du fonctionnement du système nerveux, les neurosciences ont aussi sérieusement éclairé les pédagogues sur les structures de l’apprentissage. De ceux qui activent la motivation, les émotions, la créativité, la mémoire, l’attention… ohlala, que des mots qui boostent notre taux de sérotonine ! Certes, il reste encore de larges zones d’ombre autour de nos milliards de neurones interconnectés. Mais les connaissances actuelles ont déjà permis de faire évoluer les approches pédagogiques et d’envisager des applications très concrètes. Et parce que chez TIPS, on ne rigole pas avec l’engagement des apprenants (clairement le nerf de la formpro), quoi de mieux qu’une IRM, euh une revue de la presse et du web pour faire le point sur la question ! Limbique, lucide, consciente, cérébrale… lisez plutôt.
Grâce aux évolutions de l’imagerie cérébrale, les scientifiques ont pu percer des secrets bien enfouis au cœur de notre encéphale (et l’heure des découvertes n’est pas terminée). Elle a en effet permis de révéler l’activité du cerveau en action, en temps réel, lorsque nous parlons, comptons, dormons, rêvons, apprenons… Parmi les enseignements, on sait désormais que le cerveau est malléable, qu’il se reconfigure au fil de nos expériences, que la production de nouveaux neurones ne s’arrête jamais (neurogénèse). Autrement dit, il n’y a pas de date de péremption pour l’apprentissage, on peut apprendre durant toute la vie et ce qui compte, ce n’est pas tant le nombre de neurones que leur interconnexion (cf la plasticité neuronale). De même, le cerveau est beaucoup plus efficace lorsqu’il ne réalise qu’une seule tâche à la fois. Aussi, pour apprendre, il est indispensable d’être éveillé ; en revanche, le sommeil est nécessaire pour consolider les apprentissages de la journée. Dernier exemple, lorsque le cerveau entend des histoires basées sur des personnages, il produit de l’ocytocine, une hormone reliée au sentiment d’empathie et de confiance. Bref, autant d’enseignements qui, en plus de nous en apprendre sur les liens entre le système nerveux et la cognition (mémoire, attention, conscience, représentation mentale, etc.), ont par-là même cloué le bec à bien des idées reçues – bien que certaines aient la vie dure. Pour savoir où vous en êtes des neuromythes, faites le quiz ci-dessous.
// Nos Pensées : “La capacité du cerveau à continuer à apprendre”
// L’Atelier du Formateur : “Quiz : 10 neuromythes à déconstruire”
À la question (plutôt ancienne) de savoir comment se produit le phénomène d’acquisition des connaissances, les neurorévélations ont évidemment apporté quelques éléments de réponse. Et le bonheur de vous annoncer la naissance de… la neuropédagogie et du neurolearning, des concepts à la croisée des neurosciences, de la psychologie cognitive et de la pédagogie. Ou comment capitaliser sur les spécificités du cerveau pour faciliter la transmission et l’acquisition des connaissances. Pour mieux apprendre, le neuroscientifique Stanislas Dehaene a posé, il y a dix ans déjà, les bases de l’apprentissage, en notant quatre piliers essentiels : l’attention, l’engagement actif, le retour sur erreur et la consolidation. On sait désormais que le processus de mémorisation est indiscutablement lié à la répétition de l’information, selon des espacements précis afin de l’ancrer durablement. Du jeu, des émotions, des circuits de récompense, du plaisir pour libérer de la dopamine… vont également contribuer à favoriser l’apprentissage. Pour résumer, les neurosciences ont ouvert un énorme champ de possibles pour booster l’apprentissage des apprenants.
// SmartCanal : “La Neuropédagogie : qu’est-ce que c’est ?”
// Quality Training : “Neurosciences : 8 éléments qui facilitent l’apprentissage”
// Knowledge One : “Cinq stratégies d’enseignement étayées par les neurosciences”
// Callimedia : “Podcast Never stop learning : les neurosciences au service de la pédagogie”
Petit à petit, la formation professionnelle – qu’elle soit sous forme présentielle ou digitale – s’est mise à intégrer les principes de la neuropédagogie. Evidemment, l’essor du digital Learning – avec sa pléthore de modalités, de formats et d’outils – a particulièrement facilité l’adoption de ces nouvelles connaissances sur le cerveau. Il a en effet offert des solutions on ne peut plus concrètes et faciles à mettre en œuvre pour développer l’attention, augmenter l’ancarge mémoriel et permettre la mise en application pratique de ce qui a été vu durant le parcours de formation. On pense par exemple au microlearning, cette modalité qui déploie des formats courts et concis (en réponse au temps d’attention limité des apprenants), ou encore à l’adaptive learning, capable de déployer des parcours adaptés aux apprenants, en fonction de leurs connaissances, de leurs progrès ou de leurs lacunes. Autant d’applications très concrètes des apports des neurosciences en formation.
Rise up : “L’usage de l’ancrage mémoriel en entreprise pour une mémorisation durable”
Flowbow : “Comment optimiser l’e-learning grâce aux découvertes en neurosciences ?”
En premier lieu les secrets encore bien gardés du fonctionnement de notre cerveau, qui un jour donneront peut-être de nouveaux éclairages pour optimiser les pratiques d’apprentissage. Et bien sûr, la nécessité de maximiser le potentiel des nouveaux outils digitaux, de former les formateurs sur l’apport des neurosciences… autant de défis à relever, pour aujourd’hui et pour demain.
// Gérard Peccoux : “Perfectionner l’apprentissage : les défis de la neuropédagogie”
Que tout ce qui peut nous aider à mieux comprendre comment nous apprenons est essentiel (merci à tous les explorateurs de cet organe fascinant qu’est notre cerveau). Donc des lectures sur les neurosciences : oui et triple oui. Mais aussi sur les sciences comportementales, sur l’humour, sur le storytelling, etc. Et bien sûr du test and learn pour faire constamment évoluer notre approche pédagogique. Des REX avec nos clients pour avoir l’opportunité d’écouter les apprenants (ou tout du moins leurs retours), des brainstorming avec les équipes pour mettre en commun nos expériences et nos ressentis. Et enfin, un peu… beaucoup de bon sens !
La lecture de référence – c’est-à-dire absolument incontournable – lorsque l’on aborde les neurosciences en formation : Dr Nadia Medjad, Philippe Gil, Philippe Lacroix, “Neurolearning : les neurosciences au service de la formation”, éditions Eyrolles, 192 pages, 2016.
Aussi, ne manquez pas de télécharger ce guide signé Wooclap : “Connaissez-vous le cerveau de vos apprenants ?”
Commentaires (0 )