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Le métavers et la formation professionnelle, la revue by TIPS La revue de presse

Bienvenue dans le métavers, ce mot furieusement à la mode, que les adeptes du gaming touchent déjà du doigt (et pas que) et qui tend à s’accoler à d’autres secteurs d’activités, notamment celui de l’apprentissage. À la mode certes mais encore en plein balbutiement (et donc en devenir). En effet, si le métavers fait aujourd’hui l’objet de très nombreux investissements, la révolution n’a pas encore eu lieu, d’autant qu’il continue de muter à la vitesse des technologies qui le portent. Toutefois, lorsqu’on l’entrevoit au service de la pédagogie et de la formation professionnelle, son potentiel de disruption ne fait aucun doute. Il ferait presque rêver à l’idée de ces apprenants complètement embarqués, séduits, engagés… Mais la formation est-elle assez mature pour ce changement total de paradigme ? Le métavers pourrait-il devenir le Saint Graal tant attendu de la formpro ? Bien qu’il ne s’invite pour le moment que sur le papier, il nous fallait faire le point sur ses enjeux, ses avantages, mais aussi ses éventuels obstacles et limites. Bienvenue dans cette métaRevue by TIPS.  

Métavers, mets ta quoi ?

Constitué du préfixe d’origine grecque “méta” (signifiant “au milieu de, avec, après”) et de la contraction du mot “univers”, le mot “métavers” est apparu en 1992 – dans un roman de science-fiction de Neal Stephenson -, avant d’être popularisé dans d’autres sphères, notamment celle des jeux vidéos. Ok, mais de quoi parle-t-on exactement ? La réponse n’est pas si simple… Fin octobre 2022, un premier rapport exploratoire sur le métavers a été remis au gouvernement français, le définissant comme “un service en ligne donnant accès à des simulations d’espaces 3D en temps réel, partagées et persistantes, dans lesquelles on peut vivre ensemble des expériences immersives”. Numérique, synchrone, partagé, persistant, immersif : telles sont bien les caractéristiques clés du métavers qui est à la fois un monde virtuel, un réseau social et une économie. Sur ce dernier point, les résultats de l’étude réalisée en mai 2022 par le cabinet de conseil McKinsey en attestent, estimant le marché du métavers à 5 000 milliards de dollars d’ici 2030. Le e-commerce, l’éducation et la publicité forment d’ailleurs le trio gagnant des secteurs d’activité qui devraient s’imposer sur ce marché en 2030 (demain donc). Parler de métavers aujourd’hui, c’est également évoquer d’autres technologies comme le web 3.0 (la troisième génération des services internet), l’intelligence artificielle, la création et l’échange d’actifs numériques (NFT) ou encore la blockchain qui évoluent à vitesse grand V et qui participent elles aussi à l’évolution continue de ce métavers que l’on peut qualifier de 1.0. Le champ des possibles des métavers 2.0 ou 3.0 s’annonce dès lors gigantesque.

// Harvard Business Review : “Pourquoi vous devez vous intéresser aux métavers ?”

// Blog du Modérateur : “Le marché du metaverse en 2030 : chiffres clés et secteurs gagnants”

Métavers + pédagogie, vers l’infini et au-delà…

Dans ce monde parallèle où il est possible de se promener sous la forme d’un avatar et rencontrer d’autres avatars correspondant à des personnes bien réelles, quelle place pour la formation ? Très justement, on imagine ô combien ces univers vont pouvoir supprimer les barrières physiques de l’apprentissage en le rendant plus immersif, interactif, expérientiel, ludique. En un mot, plus efficient. Son premier intérêt : celui de reproduire tous les types d’univers ou d’environnements, permettant ainsi de s’adapter à tous les secteurs d’activités. Autre atout de taille, grâce à son approche phygitale, sensorielle et immersive, celui de prendre en considération tous les aspects de l’apprentissage, qu’il s’agisse de l’acquisition de connaissances, de la captation de savoir-faire, de la mise en application de techniques, de la collaboration avec d’autres apprenants… Grâce à son jumeau numérique (modèle virtuel qui reflète fidèlement un objet/une personne physique), l’apprenant va pouvoir se poser des questions, apprendre, essayer, agir, prendre des décisions, seul ou avec d’autres. Une intelligence artificielle pourra éventuellement le suivre en direct et corriger ses actions au fur et à mesure de sa formation (même si le formateur bien réel a pleinement sa place dans le métavers). Pour les métiers où sont utilisés des objets potentiellement dangereux ou qui nécessitent des gestes très spécifiques, pour les thèmes qui sont difficilement reproductibles dans le monde réel, le métavers apparaît alors comme un décor idéal pour se former, s’entraîner et acquérir autant de softskills que de hardskills. Si des simulations en réalité virtuelle existent déjà dans divers domaines, le métavers va offrir la possibilité de la collaboration, du social learning à proprement parler, permettant à des équipes entières d’interagir au sein d’un même espace virtuel. Donc forcément, tout cela avec un engagement des apprenants en mode XXL. Un chiffre en témoigne : les apprenants en immersion sont jusqu’à 4 fois plus concentrés que leurs homologues en e-learning et 1,5 fois plus que ceux suivant une formation dite classique.

// Journal du Net : “Le metaverse au service de la pédagogie, une révolution dans l’enseignement supérieur”

// Usbek et Rica : “Quelle éducation à l’ère du web 3.0”

// Tech Tribune : “Comment le metaverse transforme le marché de l’edtech”

Le métavers, future réalité ou irréelle modalité ?

Bon, revenons à la réalité : les obstacles à l’avènement d’un véritable métavers en formation sont encore très très nombreux. Parmi eux : les limitations matérielles et technologiques qui empêchent l’alimentation d’un monde virtuel persistant, mais aussi les équipements qui permettent d’accéder au métavers. Bien qu’il ne soit associé à aucun support ni aucune technologie en particulier, il nécessite toutefois la démocratisation des casques ou lunettes de réalité virtuelle, de combinaisons et autres apparats permettant de se connecter à des plateformes en ligne. Sans parler de l’impact sur la santé (fatigue, maux de tête, douleurs oculaires…) à utiliser un casque plus d’une heure d’affilée… Au-delà de ces limites très concrètes, la pertinence du métavers dans la pédagogie et la formation professionnelle dépendra aussi clairement de la façon dont les formateurs réussiront à réinventer l’expérience apprenant. Sans jamais négliger le fond sur la forme, et surtout sans jamais perdre de vue les objectifs pédagogiques. Oui, voilà une problématique qui s’écrit à l’arrivée de chaque nouvelle technologie et le métavers n’y échappe pas : il ne pourra se passer d’une ingénierie pédagogique de haut vol pour que se mette en place tout ce qui permet la transmission de connaissances, l’ancrage mémoriel, la transformation de savoirs en compétences… Enfin, s’il peut faire rêver face à l’incroyable champ des possibles, le métavers nécessite une acculturation aux dernières technologies et une acceptation de ces mondes parallèles qui aujourd’hui sont le (presque) seul apanage des gamers (en majorité les jeunes générations). Bref, nouvelle lubie ou révolution en vue, le métavers en formation, ce n’est assurément pas pour demain (mais… on l’a bien à l’œil) !

// Cursus Edu : “Les metaverses vont-ils faire flop ?”

// Management de la formation : “Metavers, pour ou contre ?”

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